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domingo, 17 de abril de 2011

MARIE - ANTOINETTE
Reine de France
(02 novembre 1755 - 16 octobre 1793)

Celle dont je veux parler aujourd'hui tient une place spéciale et privilégiée dans mon coeur. Je l'appelle "Ma" Reine. Elle était femme au-delà de tout, mais surtout en un siècle où les enfants n'avaient pas plus d'importance que des petits chats, elle fut une mère vraie et aimante et pour cela j'implore le pardon des hommes pour cette souveraine, mal comprise, mais surtout éreintée par des critiques souvent injustifiées....Ma visite récente à la Basilique Saint-Denis où j'ai pu me recueillir devant l'orant de cette Princesse me pousse aujourd'hui à vous parler d'elle, femme si proche de nous, Princesse des coeurs bien avant l'autre....



Alors ce soir, permettez moi de vous présenter une adolescente heureuse, une femme à part entière et une mère qui a toujours voulu rappeler à ses enfants la douceur de vivre du château de Schönbrunn, et qui bien que mal jugée a su aimer et soutenir son époux lorsque tous les avaient abandonné. Ce soir j'aimerai vous faire entendre les battements de ce coeur qui s'est perdu parfois, mais surtout je veux vous présenter, la Reine des reines, la princesse incomprise et la femme qui voulait tout simplement être aimée..... Ma chère Marie-Antoinette....




Maria, Antoine, Josepha, Johanna. Marie-Antoinette, Joseph, Jeanne de Lorraine est née à Vienne le 2 Novembre 1755, jour des morts. "Madame Antoine" pour la cour d'Autriche  est la dernière fille de Marie-Thérèse d'Autriche, mère redoutée et souveraine à part entière dont le mari s'est fait depuis longtemps tout petit. Il est dix-neuf heures lorsque la quinzième et dernière enfant de cette souveraine, Impératrice d'Autriche et Reine de Bohême et de Hongrie pousse son premier cri. Et il est intéressant de constater que Marie-Thérèse despote modéré, dure comme l'acier, stratège et diplomate donne la vie à cette petite fille à l'âge précis où celle-ci devait la perdre: 38 ans.
Marie-Thérèse mène son pays et sa famille de "main de maître", mais la jeune Archiduchesse Marie-Antoinette rencontrera toujours une certaine "gentillesse" et un laisser-faire de la part de son impériale Maman. Marie-Antoinette est déjà rebelle, aux études d'abord et à la discipline ensuite, mais son charme naturel fait céder souvent la dureté maternelle, et puis dans ce vivier de princesses à marier pour toute l'Europe, elle n'est pas en première position...
Mais regardons de plus près cette adolescente qui grandit au sein d'une cour plus libre en apparence que celle de France. Marie-Antoinette nait au palais impérial de la Hofburg, véritable paradis des courants d'air et de l'austérité (plus tard sa fille Madame Royale en subira l'ambiance de tristesse et de solennité), Marie-Antoinette dis-je grandira également au sein du palais de Schönbrunn, ravissement des yeux et du coeur. Mais surtout la futur Reine de France sera entourée de ses frères et soeurs tant aimés, et parmi eux son soutien sera toujours Joseph Prince héritier, elle était la petite dernière tant choyée. Et puis elle était si jolie avec son teint de rose et ses yeux si bleus qu'ils faisaient ombrage au ciel d'été, en grandissant elle arborera nonobstant un port de Reine, une silhouette déliée et gracile, bref elle était jolie et bien faite....Mais il est une chose que sa mère n'avait pas senti, la dignité et l'orgueil qui formaient la trame du caractère de cette princesse et cela lui sera beaucoup reproché, mais qu'est-ce que l'orgueil sinon le pouvoir de rester debout malgré tout et malgré tout le monde, mais cela pour beaucoup c'est impardonnable....





Depuis longtemps Bourbon et Habsbourg se détestent et la cour de France ne manquent pas de détracteurs (les filles de Louis XV au premier plan). Mais l'Impératrice sait qu'elle doit conserver son empire et quoi de mieux qu'une union avec la première puissance "européenne" pour répondre à ses voeux. De plus Louis XV bien conseillé veut pallier l'appétit territorial de la souveraine autrichienne. Après de nombreuses tractations le mariage du Dauphin de France, futur Louis XVI et de Marie-Antoinette de Lorraine d'Autriche est décidé.
Le 21 avril 1770, par un matin si doux, après un petit déjeuner familial, "Antoine" dit adieu à sa famille, il est neuf heures du matin, elle ne les reverra plus (sauf son frère aîné) et surtout elle ne reverra plus jamais Vienne et sa douceur de vivre, ni l'Autriche, ni sa mère .... Elle arrive le 7 mai à sept heures du matin sur cette terre de France qui est maintenant sienne, à onze heures sous les acclamations et dans l'assourdissant bruit des cloches de la cathédrale elle est à Strasbourg. On va remettre tel un colis Maria Antoine Josépha johanna, Archiduchesse d'Autriche à la France à laquelle elle appartient désormais. Elle est riche, elle est princesse, elle est si jolie, mais rien ne lui appartient, ni ses pensées, ni son corps, ni son coeur, ni ses actes, et dans une ïle sur le rhin entre Kelh et Strasbourg l'Autriche donne à la France cette princesse de quinze ans, petite fille qui sera entièrement déshabillée de ses atours afin de devenir vraiment la future souveraine d'un pays qu'elle n'a jamais vu. Je n'ose imaginer, ou plutôt si j'imagine très bien le désarroi de cette enfant qui doit tout oublier de sa vie passée et qui se retrouve au milieu de gens et de coutumes qu"elle ne connaît pas. Alors elle laisse faire l'étiquette se disant peut-être qu'après l'accueil chaleureux du peuple elle va rencontrer l'Amour....
Le 14 mai 1770, la future Dauphine âgée de 15 ans est attendue par le Roi Louis XV, sa famille et de nombreux courtisans à l'orée de la forêt de Compiègne. Parée d'une magnifique robe de cour, Marie-Antoinette bouscule déjà le protocole en se précipitant vers le Roi et en l'embrassant sur les deux joues, avant de plonger dans une révérence récemment apprise. Le Bien-Aimé, ravit de l'aspect de sa nouvelle petite fille et quelque peu émoustillé par cette radieuse beauté, la relève et l'embrasse à son tour, puis s'effaçant il lui présente un long jeune homme glacial et muet: "Monsieur le Dauphin, votre fiancé". Louis-Auguste se dandine timidement vers la fraîche enfant pour lui donner sur la joue un baiser raide comme la justice, puis se retire dans l'ombre qui est sa couleur préférée.... Il faut dire que le réservé jeune homme était âgé de seulement 16 années.






Les fastes de ce mariage, célébré le mercredi 16 mai 1770, feront longtemps parler d'eux. Les fêtes se déroulant à Versailles au sein de 6000 convives et du peuple à qui l'on a ouvert les jardins sont un véritable enchantement. Au milieu de cette foule qu'elle ne connaît pas mais dont elle sent les regards avides de curiosité sur elle, Marie-Antoinette mange à peine, l'estomac noué par l'émotion. Son nouvel époux lui, en bon Bourbon, laisse aller son gigantesque appétit, il mange et boit énormément et  quand son grand-père s'en inquiète avec ironie, Louis-Auguste lui fait cette réponse inattendue "Je dors toujours mieux lorsque j'ai bien mangé" !!!!
Puis vient le moment fatidique et inévitable pour les deux enfants, menés par Louis XV vers le lit nuptial devant tous les invités.... Une fois couchés les rideaux seront tirés, puis réouverts afin que personne ne rate le spectacle du Dauphin et de la Dauphine au sein du même lit. Mais cette nuit de noces est vraiment spéciale, Marie-Antoinette la passera à écouter les ronflements sonores de son jeune époux.... Et le lendemain matin en partant de bonne heure pour la chasse, le futur Louis XVI écrira dans le carnet qui lui sert de journal "Rien", ce même "Rien" qu'il inscrira à la date du 14 juillet 1789. Marie-Thérèse tenue au courant par son espion Mercy d'Argenteau de la conduite de son gendre conseillera à sa fille de le laisser se fortifier un peu .... Il devait se fortifier pendant 7 ans, et ce n'est qu'à la visite de son impériale beau-frère, que Louis acceptera le coup de bistouri le libérant d'une douleur l'empêchant de concrétiser (Fimosis) et surtout permettra à Marie-Antoinette de devenir une femme et une mère. Malheureusement les 7 années durant lesquelles Louis XVI ne put honorer sa femme pesèrent très lourd sur la réputation des souverains, un roi "empêché" fait rire au pays du Vert-Galant et une Reine vierge ne peut se concevoir, alors les vipères s'en donnèrent à coeur joie, pour la plupart des proches, mais également dans la propre famille de Louis-Auguste.... Les jaloux, les envieux, les méchants entonnèrent dès lors l'air de la calomnie qui s'éteindra dans un bain de sang.
Et les années passent ..... Le 10 mai 1774, Louis XV rend son âme à Dieu, lui si beau et avenant meurt défiguré par la petite vérole, depuis longtemps déjà il n'était plus le Bien-aimé et c'est un couple royal effondré par l'ampleur de la tâche qui attend leurs jeunes années que la ruée des courtisans, délaissant le feu Roi, découvre à genoux, gémissant entre deux sanglots: "Mon dieu protégez-nous, nous régnons trop jeunes".
La Dauphine Marie-Antoinette est Reine de France et le peuple est fier de sa souveraine à l'altière beauté, tout semble en place pour un grand règne et pour la continuité de la royauté. Le Roi Louis XVI est foncièrement bon et respectueux de ses sujets. Ce souverain intelligent, aux idées modernes et acquis aux progrès de la science aurait sans doute fait un de nos meilleurs monarques, mais c'était sans compter avec l'entourage direct, les cabales de cour, les pamphlets salissant sa véritable personnalité et couvrant d'opprobre celle qui sera un jour "Mme déficit" ou "l'Autrichienne" pour finir assassinée sous la terrible identité de "Veuve Capet". Mais n'allons pas trop vite, pour le moment le bonheur rayonne au royaume de France. Louis XVI adore sa femme, mais son Amour pour elle sera le début d'une faiblesse devant les exigences et les caprices de cette princesse si jeune et qui écoutent les flatteurs  intéressés plus qu'intéressants qui font croire à la jeune Reine qu'elle a tous les droits. Marie-Antoinette a pêché par ignorance, par naïveté et surtout parce qu'elle pensait que les gens qu'elle aimait lui rendaient son amitié.


Mais cette Reine que l'on disait frivole et inconséquente se transformera tout d'abord par la magie de l'Amour qu'elle porte à ses enfants, ses quatre enfants dont elle prendra soin comme aucune souveraine jusqu'alors. La première à combler les voeux des jeunes parents sera Marie-Thérèse "Madame Royale", née en 1778. Marie-Antoinette eut une bien belle façon d'apprendre sa grossesse à son époux: "Je viens Sire, me plaindre d'un de vos sujets assez audacieux pour me donner des coups de pieds dans le ventre". Louis XVI, lorsqu'il eut compris en pleura de joie. Puis Louis-Joseph vient rejoindre sa soeur en 1781, malheureusement ce premier Dauphin devait décéder de la tuberculose en 1789, pendant la réunion des états généraux. Ce pauvre enfant d'une intelligence supérieure se savait perdu, son courage devant les souffrances endurées s'enfonçait tel un poignard dans le coeur de sa pauvre mère qui le veillant nuit et jour et jusqu'à son ultime soupir ne pouvait se nourrir que de ses larmes. En 1785, le Dauphin Louis montra le bout de son nez, le futur Louis XVII au funeste destin .... Et puis en 1786 la petite Marie-Sophie-Béatrice fit malheureusement un bref passage de quelques mois sur notre terre. Voila, il reste à cette mère meurtrie deux enfants qu'elle aime infiniment et dont elle s'occupe bien, malgré les gouvernantes indispensables à l'éducation des princes. Et elle trouve des surnoms ravissants pour remplacer les titres imposés par Madame Etiquette, Le futur Louis XVII sera son "chou d'amour" et Madame Royale "Mousseline la sérieuse", cela ne s'est jamais fait mais une Reine-Maman n'est pas habituelle non plus à la cour de France.






Le tableau ci-dessus mérite une explication, il représente Marie-Antoinette peinte par Mme Vigée-Lebrun. Seuls 3 enfants sont représentés, à la demande de la Reine le Dauphin Louis-Joseph désigne de la main le berceau vide de la petite princesse Marie-Sophie que la mort avait emportée avant l'exécution de cette toile. Mais pour la souveraine, il fallait qu'elle soit présente ....


Bien sûr, il est impossible de parler de Marie-Antoinette sans mentionner les fêtes somptueuses qu'elle aimait donner. La souveraine s'étourdissait de plaisirs trop souvent certainement. Il est vrai également que les amis de la Reine n'appréciant pas le sérieux du roi, les pendules furent souvent avancées, pour que le "pauvre" homme aille se coucher lui qui se levait tôt pour régler les affaires de l'état. Entourée de parasites et de sangsues, tels ces Polignac insatiables et avides qui après avoir dilapidé les deniers de l'état et pousser la Reine à les combler de faveurs l'abandonnèrent à son triste sort pour prendre le chemin d'un exil salvateur.
Et puis, et puis, il y a Fersen.... Axel de Fersen, le beau suédois, qui fit battre si fort le coeur de cette épouse qui ne savait pas encore qu'elle aimait son mari. Fersen toujours présent, amoureux fou de sa Reine, prêt à mourir pour elle. Fersen qui va organiser la fuite de la famille royale qui ne dépassera pas Varennes. Fersen qui ne guérira jamais d'avoir perdu son idole et qui bien des années plus tard périra massacré par la foule suédoise sur les marches d'une église en murmurant le nom de celle qu'il allait enfin rejoindre. C'était le 20 juin 1810, dix-neuf ans jour pour jour après ses adieux à Marie-Antoinette. Ont-ils été amants, oui si l'on donne à cette appellation le sens qu'elle avait alors pour désigner des amoureux éperdus mais dont l'amour restait platonique. Pour le reste, nul ne saura jamais jusqu'où les a poussé leur passion. "Tout me conduit vers toi" lui écrivait-elle, et lui guettait le moindre regard, la moindre parole, Ils se sont aimés, mais sûrement de cet amour nourri de vénération, lorsque la présence de l'autre suffit à combler vos voeux.... Ne salissons pas cette belle histoire et n'entachons pas la mémoire d'une femme déjà tellement éclaboussée par la médisance .... 


En 1784, c'est une autre histoire qui fait gronder le peuple. Marie-Antoinette soutient  les intérêts de son frère bien-aimé, l'empereur Joseph II. En prenant ouvertement le parti de l'Autriche contre la France. Cela lui vaut d'être appelée par son peuple "l'Autrichienne".
L'année 1785 ne plaide pas non plus en sa faveur. Avec l'affaire du collier de la Reine, le discrédit prend le pas sur le respect et pour tous elle devient "Mme Déficit", c'est sa faute la misère, les mauvaises récoltes, la faillite du trésor. C'est tellement facile, et comme il faut toujours un coupable, il est normal de désigner une étrangère, car maintenant pour tous elle est l'étrangère, la louve qui saigne le pauvre pays de France. La "Chienne" aux multiples aventures amoureuses qui bafoue son calme époux. Le peuple l'accuse, mais les libelles et autres gravures insultantes ne sont pas produites par lui. Dans l'ombre le frère de Louis XVI, qui règnera un jour sous le nom de Louis XVIII attise le feu. Celui que son précepteur avait surnommé le fourbe, jaloux d'un pouvoir qu'il a toujours envié, tisse sa toile.
Mais revenons à l'affaire du collier. Tout commence par la visite du joaillier de la couronne Charles Boehmer, qui présente à la Reine un somptueux collier arguant du fait qu'il ne peut être porter que par la plus majestueuse des souveraines. Mais là Marie-Antoinette a une réaction qui le surprend, "Monsieur, dit-elle, nous avons plus besoin d'un vaisseau que d'un collier, je ne peux imposer cette dépense inutile à l'état" Etonnant non, pour une femme qui est accusée de ruiner la France par ses caprices coûteux ! Boehmer est bien marri car la vente de ce collier le remettait en selle, alors une certaine Mme de la Motte, aventurière, vague bâtarde descendant des Valois entre en scène.  Elle dont les oreilles traînent toujours dans l'entourage des grands n'ignore pas l'aversion de Marie-Antoinette pour un prince de l'église, le Cardinal de Rohan. La reine le trouvait trop léger et de moeurs douteuses, et depuis toujours le Cardinal désirait plus que tout rentrer en grâce auprès de la souveraine. Alors Mme de la Motte va persuadé ce benêt qu'elle est au mieux avec la reine et avec la complicité de son époux, et d'un certain Cagliostro, elle va faire acheter le fameux collier par le Cardinal le persuadant que la reine le rembourserait en quelques échéances.... L'escroque avait bien sûr l'intention de garder le joyau. L'affaire est vite montée, le Cardinal croit rencontrer la Reine dans les jardins de Versailles (en fait il s'agit d'une vulgaire prostituée qui ressemble de loin à la reine). Le pauvre dupe achète le collier qu'il remet à Mme de la Motte en échange de reconnaissances de dette signer "Marie-Antoinette de France", et cela c'est inimaginable, un prince d'une lignée aussi illustre que les Rohan ne peut ignorer qu'une reine signe de son seul prénom, mais l'ambitieux sûr de son fait ne fut pas surpris. L'affaire est faite, les bandits démontent le collier et pensent pouvoir s'enfuir à l'étranger. Mais bientôt le Cardinal s'inquiète, il n'y aucun changement dans la froideur que lui témoigne toujours Marie-Antoinette, les traites ne sont pas honorées (et pour cause) et d'ailleurs la reine ne porte pas le collier, il va donc lui faire remettre par l'intermédiaire de Mme Campan, un billet dans lequel il lui dit son plaisir d'avoir pu combler ses voeux. Marie-Antoinette ne comprend rien mais fait convoquer le Cardinal par le Roi. La Reine est assise assistant à l'entretien, les lèvres serrées, les yeux emplis de larmes, elle réalise enfin  que la réputation qu'on lui a faite se retourne contre elle aujourd'hui et c'est ulcérée, blessée dans sa dignité et dans son orgueil, qu'elle réclame un procès publique et l'arrestation immédiate de Rohan. La pauvre Reine était tellement sûre que son innocence serait prouvée. C'était sans compter sur la vindicte populaire, sur les amis du Cardinal et sur le témoignage accablant de Mme de la Motte arrêtée et marquée au fer. On ne prête qu'aux riches, cela fait trop longtemps que sa réputation est faite, le cardinal sortira grandit et blanchit par ses pairs de cette lamentable histoire. Marie-Antoinette sera aux yeux de tous la seule coupable et les larmes qu'elle verse aujourd'hui ne sont que le début de tant d'autres, car maintenant tout ira très vite et rien ne pourra arrêter l'inexorable destin de la royauté.



Durant les années qui suivent la vie à la cour semble continuer comme avant. Le peuple paraît calme et Marie-Antoinette joue gentiment à la bergère dans son hameau du parc de Versailles. Elle est entourée d'une coterie de flatteurs et de parasites, au-dessus de laquelle se place tout de même la seule véritable amie qu'elle ait jamais eu: la Princesse de Lamballe, qui ne l'abandonnera jamais et mourra le 3 septembre 1792 massacrée avec d'autres prisonniers dans la prison de la Force. Le peuple trouvera d'ailleurs très drôle de promener la tête de la princesse sur une pique afin de faire baiser à la reine la tête de sa putain. Mais en attendant ces tragiques évènements, il est de bon ton d'avoir de l'enfance et la tête légère. Combien de ces têtes s'alourdiront sous le couperet  de la guillotine ?


Au début de la révolution, après la prise de la Bastille qui n'a pas l'air de traumatiser les Royaux, l'entêtement de Marie-Antoinette redevenue sérieuse n'arrange pas les choses. Elle reste murée dans son orgueil et refuse la Nation. Quant à une monarchie constitutionnelle n'en parlons pas. Lorsque la Reine reçoit les assemblées au côté du Roi, son attitude glaciale refroidit ce peuple qui la voyant de près pourrait retomber amoureux d'elle. Il aurait suffit d'un sourire, d'un regard, mais elle les toise et ils se sentent détestés. En fait elle a peur et ne comprend plus rien. Elle qui a grandit dans le respect de la personne royale, elle qui ne connaît rien d'autre que la monarchie absolue, se réfugie aujourd'hui derrière sa fameuse lippe méprisante (la lippe des Habsbourg) pour se protéger, pour ne pas éclater en sanglots et étaler sa faiblesse devant ces gens qui "osent" la juger, eux   qui quelques années plus tôt l'adoraient.
La Reine refuse le soutien de La Fayette et de Mirabeau, pourtant elle recevra ce dernier. Mais pour elle le salut ne peut venir que des armées étrangères, elle pousse à la guerre, pensant que seule cette solution l'aidera à conserver un trône à son époux et un avenir à ses enfants.
Depuis Octobre 1789, la Reine est prisonnière de la Nation et là dans l'adversité elle fait montre d'un courage et d'une détermination exemplaires. Laissant éclore l'épouse dévouée et aimante qui germait en elle. Elle veut se battre pour ce mari qu'elle découvre et qu'elle admire lorsqu'il plaisante avec les gardes nationaux. Elle, elle ne peut pas et lorsque dans Versailles envahi une femme coiffera le Dauphin du bonnet phrygien elle le jettera par terre en murmurant entre ses dents "cela va au-delà de toute résistance humaine".  Ses enfants sont son réconfort et c'est pour eux qu'elle souhaite la victoire des armées étrangères. Mais le courage qu'elle déploie en supportant de cristalliser toutes les haines, ce courage surhumain qu'il lui fallut pour affronter la foule en se présentant seule au balcon du palais alors que certains la mettaient en joue et que sans trembler elle tendit sa main à baiser à La Fayette qui agenouillé devant elle montrait au peuple la marche à suivre. Jusqu'au bout elle aura du courage, mais le temps n'est pas encore à l'abnégation et à la raison, de toutes ses forces elle espère une victoire des alliés et c'est dans cet état d'esprit qu'elle va pousser le Roi à faire une des plus grandes erreurs de son règne: prendre la fuite. La suite vous la connaissez, arrêter à Varennes, la voiture des fugitifs regagne Paris escorter par une foule véhémente et parfois bon enfant "nous ramenons le boulanger, la boulangère et le petit mitron". Mais quand la Reine présente son fils à la portière une phrase la flagelle "elle peut bien nous le montrer on sait bien qu'il n'est pas du gros Louis". La Reine est frappée au coeur et de grosses larmes roulent sur les joues burinées de fatigue de celui qui est encore Louis XVI. Leur calvaire ne fait que commencer....
La famille royale est ramenée aux Tuileries, désormais ils sont prisonniers dans leur château et vivent les derniers jours d'une royauté encore acceptable. Mais le 10 août 1791 c'est l'insurrection, le peuple envahit le palais, les gardes suisses sont massacrés. La famille royale s'enfuit, le roi en tête suivi de Marie-Antoinette qui doucement pleure se doutant peut-être que tout est fini. A leurs côtés les enfants royaux et leur tante Elisabeth princesse aimante et si dévouée à sa belle-soeur, et quelques serviteurs fidèles.  Louis XVI et sa famille se réfugient auprès de l'assemblée, qui pour les "protéger" les loge gracieusement à la prison du Temple. Alors Marie-Antoinette se souvient du temps où son beau-frère le Comte d'Artois la recevait à dîner dans le palais du Grand Prieur. Maintes et maintes fois la Reine avait supplié le futur Charles X de faire abattre cette tour située dans le parc et qui lui faisait si peur....



                                                             C'est dans cette tour lugubre à souhait que vont se jouer les derniers actes de la tragédie de la royauté. Dans un semblant de respect les captifs sont encore servis mais sont sans arrêt en butte à la présence des gardes nationaux qui prennent plaisir entre autre, à souffler la fumée de leurs pipes au visage de la Reine. Et puis il y a la promenade, il faut faire prendre l'air aux prisonniers et les garder en bonne santé, puisque désormais c'est sûr ils vont être jugés par le tribunal révolutionnaire.


A tout seigneur tout honneur, Louis XVI devenu Louis Capet passe le premier. Il est soumis à des interrogatoires serrés auxquels il répond avec bonne foi et dignité. Ce qui lui attire insultes et quolibets. Et puis le 20 janvier 1793  la sentence inimaginable tombe Louis XVI, qui n'est plus que le citoyen Capet, est condamné à mort. L'exécution aura lieu le lendemain et le roi rejoint sa famille pour son ultime soirée.... Il parvient à se restaurer, mais la Reine, Madame Elisabeth et les enfants royaux ne peuvent rien avaler. Avec dignité Louis XVI fait ses adieux à ceux qu'il aime, faisant jurer à son fils de ne jamais venger sa mort. Et c'est le départ, en compagnie de l'Abbé Henri Edgeworth de Firmont. Un silence de mort pèse sur le Temple et d'un seul coup les tambours et le cri de la foule "Vive la république". Marie-Antoinette étouffe de douleur, Madame Royale pousse de tels gémissements que certains l'ont cru morte, Madame Elisabeth tombe en prière et le petit dauphin qui ne comprend pas qu'il n'a plus de père regarde tout le monde avec effarement. Soudain la Reine se lève et de cette démarche inimitable se dirige vers son fils et là s'agenouillant, le salue du titre de Roi. Car en France les rois ne meurent jamais ....



Mais la république n'en a pas fini avec cette souveraine qui bien que déchue reste digne et altière. Le tribunal révolutionnaire aux ordres de Fouquier Tinville, accusateur publique, veut la tête de cette femme meurtrie, affaiblie par d'incessantes hemmoragies, cette reine enfin qui est une menace permanente du fait de la présence des armées étrangères aux frontières. Tout d'abord il faut la séparer des êtres qu'elle aime, et devant les yeux emplis de larmes de sa fille et de sa belle-soeur, la Reine est transférée dans une geôle insalubre de la Conciergerie.




La "veuve Capet" comparaît devant ses juges, la foule dévore des yeux cette femme de 38 ans qui s'avance au sein du tribunal. Très droite et d'une voix qui ne tremble pas, ou si peu, elle va répondre aux questions incessantes de Fouquier Tinville et de ses complices. Mais le 6 octobre lorsque ses bourreaux font comparaître son fils pour l'accuser d'inceste, elle retrouve toutes ses forces pour s'écrier: "Je refuse cette accusation faite à une mère, et j'en appelle à toutes celles qui sont ici". Dans le prétoire des réactions de sympathie se font sentir, certaines femmes pleurent, attention danger il ne faut surtout pas que la reine trouve des partisans. Mais l'accusation d'inceste est tellement horrible qu'elle ne peut être crédible, et il faut être bien monstrueux, vénal et tortueux pour oser y penser et la faire porter par un enfant de 8 ans ....



                                       
Depuis longtemps le sort de Marie-Antoinette est scellé, le 15 octobre le verdict décidé à l'avance condamne la reine à la peine de mort.
En fin de matinée le 16 octobre 1793, la toilette des condamnés meurtrie encore la souveraine, le bourreau coupe rapidement ses cheveux devenus blancs de tant d'épreuves, et elle se cabre lorsque ses mains sont liées très serrées dans son dos, cette injure avait été épargnée à Louis XVI.



C'est le dernier voyage, la charrette, dérisoire carrosse de la mort l'emmène vers la place de la révolution. Autour d'elle ce ne sont que cris de haine et vociférations. Elle a fermé les yeux, juste un instant, elle pense à son arrivée en France, mais alors ce peuple qui aujourd'hui la hait lui criait son amour.... Pourtant dans la foule un geste apaise un peu sa douleur, une femme lève son petit garçon qui envoie un baiser à la Reine, une larme roule sur sa joue, la première depuis longtemps, sans doute à cet instant à-t-elle au coeur le souvenir d'un autre petit garçon tant chéri ....
Elle arrive au pied de la guillotine, presque légèrement elle grimpe à l'échelle, soudain déséquilibrée elle écrase le pied de Samson le bourreau, qui crie de douleur, la Reine se retourne "Monsieur, je vous demande pardon". Puis elle secoue son bonnet et se laisse docilement liée sur la planche, un bruit sourd, quatre minutes après son arrivée, Marie-Antoinette Reine de France, entre dans l'éternité. Il est midi un quart le 16 octobre 1793, elle avait 38 ans.



Voila je vous ai parler de Ma Reine, je souhaite de tout mon coeur que ce récit vous donne l'envie de mieux la connaître et surtout vous permette de mieux la comprendre.... Je ne vous demande pas de l'aimer aussi fort que je l'aime, simplement de ressentir au-delà de la majesté royale, la personnalité de cette femme et mère, dont les erreurs furent largement rachetées par son fantastique courage dans la tourmente ....



    



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